Ben oui ! Et c’est plus facile à juger qu’à gérer : on entend des « Y a qu’à !! Ils n’ont qu’à !! » On est d’accord : Marcq Terre d’Accueil a pour objet d’aider les familles à s’insérer, pas à faire de l’assistanat. N’empêche : quand se pose la question d’un trou énorme dans un budget riquiqui, « comment qu’on fait ? ». Un gros rappel de charges, la fin brutale de prestations sociales, ce sont des accidents ordinaires auxquels tout le monde est confronté.

Exemple pratique : Avec ses deux enfants, A. dispose de 520 € mensuels pour vivre à trois. Elle doit refaire les trois passeports. Problème : il faut aller (les trois) à un consulat à Paris. Coût du voyage, droits de dossiers (113 €), frais annexes. MTA convient qu’il s’agit d’une dépense indispensable et apporte son aide : voyage en voiture, paiement des droits, accompagnement de la demanderesse.

Il faut d’abord s’y retrouver dans Paris, garer la voiture, prendre le métro : deux changements et toute une découverte ! Puis franchir les portes du consulat, s’assurer de la complétude des dossiers (photocopies à faire sur place dans l’exiguïté des lieux), patienter en attendant d’être appelés (on n’est pas les seuls, loin de là !), cinq guichets pour ce type de documents — il y en a d’autres — une seule caisse pour le paiement des droits (ni chèque, ni CB), revenir deux heures après pour repartir avec les précieux documents. Avantage : au moins, c’est fait sur place et remis le jour même — en moins de quatre heures au total.

Je retiens la gentillesse et l’entraide des gens qui patientaient, comme nous. Car cela fourmille de détails (il faut des photocopies de photos, vingt centimes, des papiers à remplir ou compléter, du liquide pour les droits …) dans des espaces si réduits ! Le fonctionnaire ? Inflexible, mais compréhensif.

Fallait-il le faire ? Je rappelle : 520 euros mensuels pour vivre et une charge qui engloutit la moitié de cette somme. Peut-on rappeler que beaucoup de budgets sont au bord du précipice : oui, le chemin de l’insertion passe par les nécessités financières.

Après, il y a les cerises sur le gâteau : on est à côté du Trocadero. De l’esplanade, quelle vue sur la Tour Eiffel !! C’est le bonheur des enfants, malgré la pluie. Mais il faut rentrer : on tourne un peu en rond avant de retrouver le parking. On rentre. On avait promis de jeter un coup d’oeil sur le parc Astérix, mais tout le monde dort, bien fatigué. Ce sera pour une fois prochaine.

L’insertion en dépit de la précarité financière