Ça arrive toujours au mauvais moment. Huit heures moins le quart, café du matin, en retraités, et, à l’autre bout de l’appartement, le téléphone qui sonne.

C’est notre amie somalienne. Sa petite fille, six ans, est désespérée, elle ne veut pas aller à l’école. Pourquoi, tout allait si bien, qu’est-ce qui se passe ? On ne se comprend pas (ah si seulement, nous aussi, on parlait somalien !). La maman passe le téléphone à la petite : elle a été grondée à l’école parce qu’elle mangeait ses nouilles comme à la maison, à la main… Avec la ‘’fourchette du bon-dieu !’’ affirme ma femme, originaire des Landes…

De fait, les deux enfants de notre amie, six et quatre ans, ont plutôt mal vécu leurs vacances scolaires : isolement, enfermement par ces temps pluvieux, avec, en plus, toute une série de passages en urgence de leur maman à l’hôpital. On conçoit qu’ils aient été perturbés.

Ils habitent loin de chez nous depuis leur déménagement. Que faire ? Oui, bien sûr, comme le demande la maman, on se tiendra prêts au téléphone pour donner des explications à leur maîtresse lorsqu’ils se présenteront à l’école…

Mais aussi… il y a Michel. Il habite à côté, il a rejoint notre équipe MTA pour accompagner la famille. Il était absent ces temps-ci, en vacances avec ses petits-enfants, peut-être est-il rentré ?

On l’appelle : ‘’Oh là ! Attends, il est huit heures dix ! Oui, le temps d’enfiler mon paletot, ça devrait aller’’…

Huit heures-vingt, ma femme, en route pour un rendez-vous à Lille, reçoit dans le tramway le coup de fil du directeur de l’école : ‘’Fourchette du bon-dieu… coutumes locales… vacances difficiles’’… ça sourit aux deux bouts de la ligne.

Huit heures vingt-cinq, Michel arrive….

C’est tout. Huit-heures quarante-huit, coup de fil de la maman confuse : merci, merci…

Ça aura été finalement un beau retour de vacances scolaires.

Et il fait, ce matin, un grand soleil !

Et il fait, ce matin, un grand soleil