On est là tous les trois, membres de MTA, sur ce coin de trottoir de Ronchin, débarqués de Marcq pour rencontrer pour la première fois la famille syrienne que l’un de nos partenaires va nous présenter. Jean Claude vient de nous rejoindre, habitant à Ronchin il participe déjà sur place avec nous à l’accompagnement d’une autre famille amie en provenance du Yémen.
Une voiture se gare un peu plus loin. C’est Elia, travailleuse sociale, qui nous attend sur le seuil de la maison. « Ah, vous êtes venus en masse ! ». « Bien sûr, on est toujours ensemble ! »… on se présente.
Nous voilà dans la maison, propre, nette, un peu vide. C’est le papa qui nous reçoit. Quelques mots de français, c’est le tout début. Sur la table un téléphone ouvert permet de passer par un interprète. Présentations… qu’est-ce que MTA ?… Et combien ça coûte, nous demande-t-on ?… On s’efforce d’expliquer : bénévolat, coups de main, proximité… heureusement Jean Claude est là. Il connait tout : restos du cœur, épicerie et magasin solidaires, CCAS, écoles, cours de français. Il a l’exemple de la famille du Yémen à quelques rues de là… Ca s’éclaircit.
La maman arrive. Voulez-vous un café ? Café ‘’syrien’’ ? Oui, bien sûr ! Ça se détend. Photo de 
famille. On se raconte. Elle est professeur d’arabe, son mari couturier. Ils ont deux enfants, un garçon de 18 ans et une fille de 19 ans. Ils évoquent la guerre en Syrie, le chaos, l’enlèvement sous rançon de leur fils, leur frère déchiqueté sous les bombes, les ruines… et la fuite : Liban, Maroc, Brésil, Amazonie, Guyane où ils demandent la protection de la France… Ronchin !
Jean-Claude leur propose de rencontrer la famille du Yémen « très sympathiques, ils ont vécu le même parcours que vous, ils ont des enfants du même âge !». « Mais vous – leur demande alors Elia – vous connaissez du monde ou des compatriotes dans la région lilloise ? ». « Non, mais maintenant – le papa nous montre du doigt autour de la table – on y a des amis ! ».
Ca y est, on s’est compris, les liens sont tissés… c’est en route !