Edith accompagne une de nos familles réfugiée du Soudan… Survient une facture de consommation d’eau inexplicable qui grève lourdement le budget familial… Alors elle se lance : téléphone, répondeurs, mails… et retour à la case départ – le cauchemar !

M. A (père de la famille réfugiée voisine que j’accompagne) était venu me voir avec des feuilles de loyer à propos d’une dette importante pour laquelle il recevait des courriers de menace de Lille Métropole Habitat (L.M.H.) – menaces qu’il ne comprenait pas. En voyant ces documents je découvre qu’il paye une provision mensuelle de 119,50€  de dépense d’eau ; ne comprenant pas la raison de ce montant élevé, nous demandons à L.M.H. copie de la régularisation de charges de juin 2020.

Courant décembre dernier, je demande donc à notre « chargé de proximité » (surveillant) de prévenir Mme B,  employée à l’Agence Eura-Centre dont nous dépendons, de prendre contact avec moi, ayant un renseignement à lui demander.

Début janvier, toujours sans nouvelles, je relance la demande et ayant eu enfin les coordonnées de Mme B, je lui demande par mail de me mettre en relation avec la personne chargée des charges locatives.

Dans l’impossibilité d’une rencontre personnelle avec elle, le 18 février, j’explique à Mme Z, en charge des charges locatives, la situation de M. A et ma relation avec lui. Je lui propose d’organiser un rendez-vous téléphonique chez moi en compagnie de M. A.

En réponse, le 19 février, un mail nous renvoie au C.R.C. (Centre de relations Clients) lequel, nous dit-on, transmettra notre demande à Mme Z…  Nous faisons finalement cette démarche par mail le 22 février, après avoir passé 15 mn au téléphone sans obtenir d’interlocuteur.

… Réponse énigmatique du C.R.C. : «  Votre demande a été transmise au responsable concerné qui prendra en charge ». Qui est ce ‘’responsable concerné’’ … Nouvelle demande d’explication de notre part, pour laquelle nous n’avons toujours pas  d’explication à ce jour  (7 Mars)

Affaire à suivre… Vous vous rendez-compte ? : Depuis décembre, nous sommes  presque à la mi-mars, et demain, avec M. A, nous n’avons plus qu’à recommencer …

On peut imaginer les difficultés que peuvent rencontrer les personnes qui ne comprennent pas bien le Français !

Edith

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Un parcours ubuesque ! Tragique en fait, lorsqu’il s’agit pour les familles migrantes de l’accès aux droits de séjour en préfecture dont dépend leur survie. Un parcours que, pour la première fois, un tribunal administratif a jugé illégal et pour lequel il a sanctionné une préfecture pour sa ‘’dématérialisation des demandes de titre de séjour’’.  Un jugement qui, espérons-le, fera date !

Télécharger le communiqué du collectif d’associations à l’origine de la procédure

« Dématérialisation » des démarches : Galère à LMH et sanctions pour la Préfecture