Bénévole à Culture et Partage je reste actuellement en contact avec 2 anciennes élèves. J’envoie des whatsapp avec vidéo une fois par semaine à D. mariée, dont le mari est au travail dans une usine roubaisienne, maman de 3 adolescents, vivant au 10e étage sans balcon. Elle garde le moral, fait des exercices de gym et prépare les pâtisseries dont elle est experte.

Même chose à une ancienne élève réfugiée d’origine soudanaise qui a quitté Marcq depuis 2 ans et vit dans une maison avec un mini jardin. Je reçois une fois par semaine des messages audio des enfants (ils sont 5 entre 3 et 10 ans) qui s’expriment avec enthousiasme avec un vocabulaire français parfait (ils vivent dans le Nord depuis 4 ans) et c’est un vrai plaisir d’écouter et ré-écouter leurs messages. Mon ancienne élève s’astreint à réviser ses cours de Français (suivis dans un organisme à Lille Fives) tous les 2 jours, elle ne se plaint pas d’inconvénients à vivre le confinement. J’ai suggéré aux enfants d’explorer ‘en silence ‘et discrètement les plantes de leur jardin pour y apercevoir et photographier des abeilles, araignées, fourmis, papillons, coccinelles et observer les oiseaux qui doivent préparer leur nid dans le pommier….

Depuis l’automne j’ai une élève d’origine yéménite, mariée, maman de 5 enfants. Cette famille a rejoint depuis peu le groupe de familles accompagnées par Marcq Terre d’Accueil. Je l’appelle au minimum une fois par semaine, parfois 3 fois. Par appel whatsapp vidéo j’ai la chance de voir les parents et les 5 enfants successivement : ils gardent le sourire, s’efforcent de suivre les cours en ligne avec le lycée et même avec la maîtresse de maternelle. En famille ils font des jeux de carte. Ils vivent dans un appartement au 4e étage sans balcon…

Pour que la maman, mon élève qui a un niveau débutant, pratique le français de façon ludique je lui envoie par email les mots croisés publiés ces dernières années dans le journal ‘Horizons’  de Culture et Partage. Elle m’a vivement remerciée… je l’encourage, malgré tout, à écrire si possible chaque jour dans son cahier quelques lignes en français sur ce qui lui vient en tête, sans se préoccuper des risques d’erreur, simplement pour produire du français, passer quelques minutes avec elle-même, conserver les acquis de la langue, les mettre à l’abri, ne pas les perdre… Il sera difficile de reprendre le rythme (qui demande rigueur et discipline) de 2 heures de cours par semaine en tête à tête après l’avoir perdu pendant probablement 2 mois.

Dialoguer avec cette famille sur whatsapp vidéo est un moment très agréable et je pense dire vrai en disant que c’est réciproque. Leurs sourires sont communicatifs et m’apportent la meilleure note positive de la journée.

 

Monique BRES

Chroniques du confinement, 16 avril