Comme j’ai déjà envoyé une photo de ma petite fille « Hana masquée », c’était pour dire que nous pouvons éviter la mort à condition de protéger nos bouches et nos nez sur nos balcons ou ailleurs, car l’épée du coronavirus peut être mortelle dans les deux cas.

Alors, pour parler du confinement, il est absolument insupportable… Il a réussi à changer complètement notre vie quotidienne. On ne sort plus que dans des cas exceptionnels et le plus triste c’est qu’on ne peut pas inviter nos amis chez nous ni aller chez eux.

En effet, les invités nous manquent ! Par exemple, il y a quelques semaines, Jean-Marie et Mireille sont venus nous voir, mais malheureusement, ils ne pouvaient pas entrer à cause de ce confinement.

Du coup, je suis descendu et nous nous sommes salués de loin sans se serrer la main. Comme ils sont super gentils comme d’habitude, ils avaient apporté un beau cadeau pour mon fils Ahmed et ils me l’ont donné. Mais ils n’ont pas pu dire bonjour à ma famille car Mariam et mes enfants ne sortent plus depuis le début de cette épidémie. Excepté Ahmed et moi qui nous promenons un peu. Nous étions très contents car ils nous ont rendu visite dans cette situation difficile.

Par ailleurs, on était triste bien évidemment parce qu’on n’a pas pu boire du thé ou du café ensemble. C’était vraiment triste. C’est la raison pour laquelle la vie est devenue tellement différente et sans plaisir, pour tout le monde et notamment pour lesSoudanais parce qu’on aime bien être ensemble et s’aider les uns les autres.

« Cette épidémie accroît les inégalités sociales »

Effectivement, c’est absolument vrai, par exemple, on était très content quant on a trouvé une crèche pour notre petite Hana afin que sa mère puisse étudier la langue française. Elle a commencé ses études avec des bénévoles en attendant une nouvelle convocation de L’OFII, mais malheureusement, quelques semaines plus tard, le confinement a commencé et par conséquent toutes les activités sont totalement arrêtées. Comme on parle souvent en arabe à la maison, elle risque régresser dans l’apprentissage du français et la reprise sera très compliquée.

Comme il n’y a plus d’école, les parents se retrouvent avec la responsabilité de faire cours aux enfants, alors ici, c’est un vrai défi pour nous. Pour les Français et les habitants francophones, je crois qu’il n’y a aucun souci. Mais en revanche, pour nous en tant que réfugiés anglophones, c’est vraiment compliqué. D’abord, on ne connaît pas trop le système éducatif français. Et puis nous ne maîtrisons pas parfaitement la langue française.

Pour moi, l’autre difficulté c’est qu’il faut je fasse des cours à distance comme tout le monde. En réalité, c’est déjà difficile même à l’université où l’ on peut poser des questions directement aux professeurs et faire quelles révisions avec des camardes ; mais maintenant, seul, c’est encore plus difficile.

Avant le confinement, j’avais mon ami Thierry qui m’aidait beaucoup et maintenant, je ne peux pas aller chez lui. Encore fois c’est à cause du confinement.

C’est vrai que la situation est difficile et notre vie est devenue ennuyeuse, mais malgré tout, nous devons respecter les règles et il faut se confiner car pour le moment, il n’y a aucun traitement médical pour cette épidémie inconnue jusqu’ici et nous devons faire très attention quand on sort afin qu’ensemble, nous puissions réduire les risques et les taux d’infection.

Il faut absolument aussi remercier tous les gens qui travaillent dans le domaine de la santé car ils nous soignent et ils travaillent dans un environnement tellement difficile en ce moment.

Cependant, on a appris quelque chose d’important, c’est l’hygiène, (par exemple, se laver les  mains régulièrement avec du savon, nettoyer les poignées de porte plusieurs fois par jour, même toutes celles du bâtiment etc.).

Sûrement, à l’avenir, on va vivre une vie plus propre que jamais !

Mohammed ABDALLA.

Chronique du confinement, 14 avril