Merci de lancer ces ‘’Chroniques du confinement’’. C’est vrai, je me sens désemparé en cette période avec une impression de vide et un vague sentiment de culpabilité de ne pouvoir rien faire… Sinon donner ou recevoir un coup de fil par-ci, par-là (et la découverte de ‘’WhatsApp’’, on se voit, c’est magique !).
Bref, un tour d'horizon virtuel, pour m'assurer qu’on reste proches et disponibles en cas d’urgence et que pour nous ‘’confinement’’ ne veut pas dire ‘’isolement’’ ni ‘’rester chez soi’’ ‘’vivre pour soi’’.
Ce qui me frappe c’est la patience avec laquelle les familles affrontent l’événement – sans doute en ont-elles vu bien d’autres ! Et le sérieux avec lequel elles appliquent (bien mieux que moi !) les consignes de sécurité – peut-être se sentent-elles doublement vulnérables dans ce pays où elles ne sont pas encore pleinement insérées...
Étant donné la séparation d'avec leurs familles, il y a l’inquiétude de tomber malade : « Qui s’occupera de ma petite fille ? » L’avenir, le grand inconnu, l’inquiétude sourde qui sans doute ne les quitte jamais et que nous nous efforçons de les aider à surmonter.
Heureusement pour elles les ‘’ordonnances du 25 mars’’ concernant ‘’L’état d’urgence sanitaire’’ suspendent les décisions administratives et prolongent les droits sociaux et de séjour jusqu’à nouvel ordre. Pas de panique donc pour l‘instant… (voir à ce propos « L'analyse par la Cimade des ordonnances de mars 2020 » à l'article "LA CIMADE" de la page Nos amis)
Le confinement, c’est aussi pour nous l'arrêt des relations professionnels/bénévoles qui a été l’image de marque de notre association depuis sa création. Nos partenaires (Coallia et Soliha) sont en effet astreints aux mêmes contraintes que nous… Nos rencontres si précieuses avec les travailleurs sociaux qui suivent les familles sont suspendues, la mise en œuvre des projets d’accompagnement de nouvelles familles est en attente. Mais là non plus les liens ne sont pas rompus. Nul doute qu’il y aura à faire lorsque les vannes du déconfinement s’ouvriront.
Restons donc vigilants, cette chronique devrait nous y aider.
Jean-Marie Dumortier